SCG open Series Indianapolis: les débuts du Standard

L’évènement de SCG Open a été le premier gros tournoi du nouveau Standard. L’occasion de voir les premiers builds des pros, et de se préparer pour le Pro Tour. Bon OK, j’y serai pas. Mais mince, laissez moi rêver!


Ce week-end, c’était la folie. Ah bon vraiment? Non pas du tout en fait. Mais il y a un certain nombre d’enseignements à tirer de ce SCG Open Series.

Pour cela, regardons le métagame du Day 2. Sur les  97decks présents, voici la répartition:

Abzan Aggro – 24
Jeskai Black (Crackling Doom, Utter End, Kologhan’s Command) – 9
Esper Dragons – 7
Atarka Red – 6
Jeskai Aggro – 6
R/G Landfall – 5
Mardu Midrange – 4
Abzan Control – 3
Abzan Red (Crackling Doom, Kologhan’s Command) – 3
U/W Control – 3
5-Color Bring to Light – 3
Mono-Red Aggro – 3
G/W Megamorph – 2
5-Color Control (No Bring to Light) – 2
Esper Control – 1
R/B Aggro – 1
5-Color Eldrazi – 1
Naya Megamorph – 1
Temur Aggro – 1
U/G Eldrazi – 1
Mardu Dragons – 1
Abzan Aristocrats – 1
Grixis Aggro – 1
G/W Eldrazi – 1
Temur Midrange – 1
Abzan Megamorph – 1
Jeskai Green (Dromoka’s Command, Dragonlord Dromoka) – 1
Abzan Blue – 1
Noyan Dar Ascendancy – 1
G/W Hardened Scales – 1
4-Color Company – 1

Sans surprise, on voit clairement où est le problème. Comme le disait le journaliste et romancier Alphonse Karr:

Plus ça change, plus c’est la même chose.

Abzan Aggro reste au top. Est ce vraiment surprenant? Pas forcément, dans la mesure où notre Rhino préféré reste sans doute la meilleure carte du format. Il y avait peut être d’autres choses à en faire (et c’était clairement le cas d’ailleurs, on y revient), mais en termes de puissance individuelle des cartes, très peu d’archétypes dépassent Abzan. Aggro semble avoir pris le pas sur Control, mais bon.


Un autre archétype sort toutefois clairement du lor. A travers cette nébuleuse trop détaillée par SCG (c’est bien rare de se plaindre pour ça d’ailleurs!), on ne le voit pas forcément de prime abord, mais en prenant du recul, il apparait très clairement. Comment ça vous ne le voyez pas? Mais c’est 4 Couleurs Controle bien sûr! Bon OK, je suis un vilain tricheur, honte à moi.

Toutefois, le constat doit être fait. Parmi les decks listés ici, 15 listes jouent 4 couleurs, plus les six autres qui en jouent 5. Et ça, c’est sans compter les « faux-4C », comme la plupart des Abzan aggro d’ailleurs, qui splashent une couleur dans leur base de mana pour l’équilibrer avec leurs fetchs et avoir plus d’options post-side. Ce constat doit être fait. Pourquoi? Parce qu’il pose une règle fondamentale pour le Standard des prochains six mois: non seulement on peut faire n’importe quoi avec la base de mana, mais en plus on doit le faire pour gagner. J’extrapole un peu sur ce dernier point, toutefois, mon constat peut être défendu.

En effet, les combinaisons tricolores « claniques » (aka Abzan, Mardu, Temur, Jeskai, Sultai) non seulement ne bénéficient pas des nouvelles bases de mana craquées, mais en plus, en perdant les Temples de Théros, se trouvent démunis en termes de terrains, et doivent choisir entre ces horreurs de terrains qui arrivent engagés en donnant 1PV (youhou, quelle joie…) ou bien alors jouer les Painlands et se saigner prfois dangereusement dans un format où un Rhino peut facilement vous envoyer au-delà du seuil fatal à tout moment. Evidemment, dans le précédent Standard, ce choix n’aurait pas été un problème majeur. Toutefois, dans ce Standard là, tout deck qui ne peut pas avoir son mana coloré aussi vite que l’éclair se trouve en désavantage par rapport à un adversaire qui le pourrait. Merci Captain Obvious! La vraie question était: est ce que cette perte de vitesse/stabilité est si pénalisante que ça? On a clairement eu la réponse: oui. La soution revient donc à splasher une couleur pour lier les maillons de la chaine et avoir accès à toute couleur de mana avec presque n’importe quel fetch. Oui, ajouter une couleur améliore votre stabilité. C’est un constat loin d’être évident pour pas mal de gens, et je pense que c’est la leçon la plus importante à tirer de ce week-end.


Cela dit, si Siege Rhino a (encore) dominé le format samedi et dimanche, une autre star est sortie de l’ombre: Bring to light! Ca semblait tellement évident, avec ces manabases, mais le plus dur est souvent de confirmer les attentes. L’archétype 5C BtL ne m’a personnellement pas surpris: quelques pros en avaient timidement glissé quelque mots dessus en ligne, mais il semble évident que tous voulaient garder leur atout dans leur manche pour le PT ou ce SCG. Dans tous les cas, si un pro a compris l’importance de la base de mana dans le format, il aura failement flairé la bonne affaire avec BtL. Après bon, ça l’oblige pas à jouer la carte, mais je soupçonne qu’il y eut très peu de gens qui n’avaient pas anticipé BtL.

D’ailleurs, pour le fun, voici l’avis de Maître Mottay sur la carte, qui semble partagé par une bonne partie de la communauté:

Ouais bon il s’est pas cassé les fesses sur Photoshop pour le coup, mais l’idée y est!


Que dire de plus? Mais voyons, nous ne faisons que commencer! Bon non OK je vous mens encore une fois, mais je vais faire juste deux commentaires et après c’est fini: Atarka Red (forcément, la liste gagnante!) et Blakc Jeskai. Commençons par le deuxième (je suis un fou moi!).

Black Jeskai est basiquement du 4CC. Bien loin d’être un deck Jeskai avec un ou deux terrains noirs pour faire le lien, comme je le disais avant, dans la manabase, le deck joue carrément une large portion de noir dans la liste principale. A ce stade, j’aurais même été tenté de l’appeler « Blue Mardu » plutôt que « Black Jeskai ». C’est oas tout à fait vrai avec la version qui a fini en demies, mais de ce que j’ai pu comprendre, entre Crackling Doom, Kolaghan’s Command, Butcher of the Hord ou Murerous Cut, la seule carte noire à être passé à travers les mailels de ce type de decks est bien Siege Rhino! Mais ça seble normal que les options pour un tel splash soient légions. Après tout, jouer 4C affranchit le deckbuilder de beaucoup de contraintes, et dans ce format, le 4C, c’est cadeau. Je pense que l’archétype va se stabiliser vers un certain choix de sorts, mais gardera sa marge de manoeuvres. Mantis Rider reste de toute façon la clé de voute du deck, à juste titre, car elle peut salement faire la course. Le deck semble clairement avoir de l’avenir toutefois, il demande juste un peu moins de flou autour de ses objectifs.

Au feu tout brûle. Mon temps, mes phalanges, mais aussi les adversaires de Brian DeMars! Toutefois, attention à ne pas confondre son Atarka Red avec ceux qu’on imaginait. Oui, il existe plus d’une façon de brûler son adversaire, et DeMars a effectivement pris pas mal de monde à contrepied avec une stratégie globalement sous-estimée au travers de Magic: les pumps. Illustrations par défaut de Card Disadvantage, les sorts de Burn et de Pump tels que Become Immense ont eu le bon goût de contourner aisément ce qui était sans doute la plus grosse faiblesse de RDW: Arashin Cleric. C’est bien beau de gagner trois points de vie et de bloquer un token par tour, mais si le deuxième token te colle 7 PV, ça n’aura servi à rien. Là où avant un body 1/3 suffisait à tout bloquer et le gain de 3PV pouvait mettre hors de portée de blasts, ce n’est plus suffisant quand Temur Battlerage ou Titan’s Strength tombent. Evidemment, le deck de DeMars ne renie pas son âme pour autant, et joue autant que jamais sur Hordeling Outburst et Atarka’s Command, mais il possède cette roue de secours qui lui évite de se faire empaler aussi facilement post-side. Comment contrer le deck alors? La solution laplus basique seraait de rentrer davantage de contresorts. Negate et Dispel sont dans le format, et Disdainful Stroke peut même envoyer Beccome immense dans l’espace (je vous déconseille de rentrer Stroke contre RDW quand même, BI est la seule carte que ça pourra cibler). Une autre solution est sans doute Feed the Clan. Déjà jouée en Modern car il est très facile d’y déclencher la Férocité, si votre deck peut se permettre de compter régulièrement sur une créature à plus de 4 de force *tousse*Rhino*tousse*, il y a de fortes chances pour que cette carte soit plus efficace que Arashin Cleric (gagner 10PV, c’est mieux qu’en gagner 3+1, quand on doit en perdre 7 après). Et enfin, vous pouvez tout à fait naturellement enfoncer le clou sur une faiblesse précitée de lastratégie: le CDA. Un seul removal mal placé et tout son plan tombe à l’eau. Bien sûr, Ruinous Path étant un rituel, il est plus dur de détruire une grosse créature à vitesse éphémère. Toutefois, vous ne manquez pas de ressources: Dromoka’s Command, Valorous Stance, Fiery Impulse, tout ceci peut largement calmer une Swiftspear dopée. Il faut juste garder en tête l’importance des pumps dans cette stratégie.


Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Je rédigerai peut être un article sur Bant dans la semaine, ou alors je rédigerai autre chose pour le Modern, mais je rédigerai un deuxième article cette semaine, promis! D’ici là amusez vous bien, et n’hésitez pas à diffuser le blog si vous sentez qu’il peut être utile à quelqu’un. Je manque de moyens de diffusion, alors si vous sentez que ce que je rédige peut rendre service, moi je n’en serai que très flatté.

La bise!

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