Métagame du Standard

On va se faire un petit gros article pour résumer la situation actuelle en Standard. Liste non-exhaustive bien sûr, car le format, même dominé par quelque archétypes caractéristiques, reste un havre de créativité. Cela dit, si vous faites votre sideboard en prévoyant d’affronter tous ces decks là, c’est que normalement, vous êtes à peu près conscient de ce qui va vous tomber sur la tronche.


Je vais essayer de faire la liste par importance décroissante, c’est à dire que ce qui, je pense, sera présent à Bruxelles sera en premier dans la liste, et plus vous descendez, plus je pense que ça sera improbable. Mais jamais impossible 😉

Dark Jeskaï

Pour ne pas vous dépayser on va utiliser cette nomination déguelasse. C’est le jeu le plus connu du format. A la base, il sert à optimiser Jace, considéré par beaucoup comme la meilleure carte du format. Le jeu est très orienté control, mais si jamais un Mantis Rider venait à se révéler au topdeck, la stratégie devient plus proche du Delver: on attaque avec une créature en la défendant comme on peut. Le deck a une  capacité d’adaptation inégalée dans le format.

Abzan et ses dérivées

Abzan, même s’il reste majoritairement « nature » de nos jours, possède aussi deux variantes: Blue Abzan, jouant Exert Inflence en side, et Red Abzan, jouant des Crackling Doom. La réunion de ces trois decks contitue aujourd’hui l’archétype le plus joué sur MTGO et le plus à succès lors du dernier GP (Indianapolis). Consistant en un empilement de cartes qui sont juste très fortes individuellement, comme Anafenza ou Abzan Charm, le deck a beaucoup de MU équilibrés et il est très dur de s’y adapter post-side.

Mage-Ring Esper

Devant Esper PW (pas assez control, dépassé en Midrange par Abzan) et Esper Dragons (dans un format où Crackling Doom est aussi forte, Ojutai l’est d’autant moins), on trouve cette nouvelle version du deck Control du format. Contrairement à Dark Jeskaï, il n’a pas l’option de poser un Mantis Rider et de tabasser l’adversaire, mais du coup, ses outils de late-game sont plus développés, dont l’éponyme Mage-Ring Network qui donne rapidement un avantage à ne pas sous-estimer. Entre les mains de Reid Duke et Patrick Chapin, le deck a rencontré un grand succès récemment.

RDW

Atarka Red et Landfall se disputent le titre de « meilleur RDW du format », celui qui vous brûlera la mieux et au plus vite. Jusque là, Atarka Red semblait avoir la main, mais alors que Surge of Righteousness devient une carte de side de plus en plus importante, l’option d’attaquer avec des créatures non-rouges commence à prendre de la valeur par rapport à une combo qui, désormais, ne surprend plus personne.

Megamorph

En chute de popularité malgré une position favorable, les decks Megamorphs font toujours de bons résultats proportionnels en Day 2. Grâce à une très forte récursivité entre Den Protector et Deathmist Raptor, ils ont le bon goût de rétamer violemment Dark Jeskai et Esper, mais peinent beaucoup plus contre Abzan. A noter que le splash bleu en side est de plus en plus commun pour pouvoir placer quelques contresorts bien sentis.

Ramp

Si vous avez joué en Modern, vous savez ce que signifie « Tron ». Ce deck en est la transposition en Standard. Il possède beaucoup de match-ups très polarisés (ie 90-10 ou 10-90), ce qui lui donne toujours une position très particulière. Le but est de ramper pendant quatre à cinq tours, ne faisant virtuellement rien pendant ce laps de temps, puis de lancer des Ulamogs à la chaîne grâce aux Sanctuaires d’Ugin. A noter qu’Ugin est très bien positionné dans le métagame actuel, rendant le deck très attirant, ce qui lui vaut d’être le quatrième deck le plus joué sur MTGO (derrière Abzan, Dark Jeskai et RDW). A noter que si la base est majoritairement verte (et que la version MonoG est assez viable en soi), les joueurs splashent souvent rouge pour Atarka, et parfois blanc pour avoir accès à Planar Outburst. Le splash noir est beaucoup plus rare et n’apporte en soi pas grand chose à la stratégie A noter que le MU contre RDW est ingagnable.

Bring to Light

Démodé suite à ses résultats en SCG Open Series avant le PT, c’est la deuxième proie favorite de RDW. Lent au déploiement, le deck est capable de déployer des ressources assez incroyables aux deux-tiers de la partie grâce à une toolbox presque jamais vue en Standard grâce à Bring to Light. Il n’est pas évident de bien manipuler sa base de mana ni de s’assurer de ne pas prendre trop de retard en early pour gagner avec le deck, le rendant finalement assez peu désirable.

Aristocrats

J’ai rédigé un gros article ce week-end sur les différentes saveurs d’Aristocrats. Bonne lecture! Il est à noter que la version 4C Rally est celle qui est de loin la plus jouée en ce moment, mais comme dit dans l’article, elle souffre facilement face à Anafenza, qui est par ailleurs actuellement au top.

Tokens

Les stratégies à base de BWx Tokens doivent trouver un terrain d’entente et converger vers un archétype commun pour gagner en crédibilité, mais actuellement, c’est Esper Tokens qui semble tenir la corde, pour les contres et Dragonlord Silumgar post-side plutôt que les options vertes pour jouer sur le Landfall. L’archétype est plus joué que Megamorph et Mage-Ring Esper en ligne! La présence de Knight of the White Orchid et Wingmate Roc lui permet de bien se positionner dans le métagame.

Hardened Scales

Deck surprenament violent, il doit confirmer son récent succès sur la scène des GP et sa popularité croissante sur MTGO. A ne pas sous-estimer: rien qu’un Hangarback Walker 2/2 tour 2 qui vous frappe à 4 au tour 4 ça refroidit pas mal d’ardeurs, et le pire, c’est que ce n’est pas assez manavore pour être suivi d’un gigantesque Avatar of the Resolute! A la peine contre les decks Control et un chouïa dépassé par les RDW qui frappent plus vite à défaut de frapper plus fort.


Les autres

Mardu Tokens, BRxx Dragons, White Aggro… Les possibilités de build sont très larges, mais très peu de stratégies sont fondamentalement impossibles à décrypter à partir du tour 4. Quelques questions qu’on peut se poser si on tombe contre un deck qu’on ne connait pas:

  1. Quelle est la carte la plus importante de son deck, parmi celles que j’ai vu ou celles que je peux essayer de deviner? (La réponse est rarement facile ou unique, mais si vous arrivez à centraliser au maximum les données, vous devriez trouver la combinaison centrale, et vous pourrez en déduire comment l’optimiser, ie trouver la stratégie optimale adverse)
  2. Quels terrains a-t-il joué? En regardant l’ordre de pose des terrains adverse, vers le tour 4 ou 5, vous devriez être en mesure de déterminer les principales couleurs de votre adversaire. Comme à ce stade de la partie, vous devez déjà avoir une idée plus ou moins vague de ce que fait l’adversaire, vous aurez des informations sur les outils dont il dispose le plus vraisemblablement.
  3. Quels terrains laisse-t-il dégagés à la fin du tour? Pas sûr de savoir si vous affrontez un Dark Jeskai ou un Jeskai normal? Outre le fait que ça sera souvent un Dark Jesai (il faut le dire…), s’il a une plaine, une montagne, et une Flooded Strand dégagées à la fin de son tour 5, vous pouvez mettre votre main à couper qu’il y a une Crackling Doom qui vous attend. C’est un cas particulier parce que Dark Jeskai est beaucoup plus fréquent que Jeskai normal, et ça ne sera pas souvent aussi facile, mais des fois ça marche…

Voilà donc pour finir je vous propose un petit tableau récapitulant les MU des dix plus gros decks entre eux. Donc évidemment, le tableau faisant 100 cases, je n’ai pas tout testé, et pas mal de MU sont déterminés un peu au feeling. N’hésitez pas à signaler toute erreur, même  si j’ai essayé d’en faire aussi peu que possible.

J’espère que vous arriverez à lire… Pour limiter les risques d’erreurs graves, j’ai volontairement décidé de rester large: rouge c’est un mauvais MU, jaune un MU moyen au sens large, vert c’est du bon MU. Pas de chiffres parce que ça déchaîne les passions, mais il ya des jaunes plus orangés que d’autres bien sûr. Bien évidemment, si la case est rouge, ça se lit « le deck de la ligne a un mauvais MU contre le deck de la colonne ». Vous constaterez que la couleur dominante est le jaune, ça semble normal quand tant d’archétypes cohabitent.


Voilà j’espère que vous avez bien rigolé en lisant tout ça, et que vous avez eu la description des decks que vous étiez venus chercher.

Je ne vais sans doute pas poster d’autre article cette semaine, ou alors pas beaucoup. Six sur le blog la semaine dernière, je pense que vous avez de quoi bien digérer. En attendant, je suis à la recherche d’un covoit Metz-Bruxelles pour ce vendredi avec un pote (on ne conduit pas…), donc si vous avez on est très preneurs  🙂

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